Impression 3D : à l’aube d’une mutation ?

Les sujets qui ont tant inspiré la science fiction des années 60 – 80 deviendraient ils des sujets d’actualité ? C’est la question que l’on se pose au constat du développement croissant des imprimantes 3D et plus particulièrement de l’impression 3D spécialisée dans la réalisation culinaire. Qui aurait pensé que la nourriture serait un jour dématérialisée ou plutôt que l’être humain pourrait en créer la matière première ?
De la S.F à la réalité
Quand on regarde Soylent Green (Soleil Vert), film d’anticipation de Richard Fleischer sorti en 1973, on voit la ville de New-York en 2022 (dans moins de 10 ans donc). Le contexte est simple (et des plus inquiétants) : la température est élevée, l’eau, la faune, la flore et donc l’alimentation issu de l’agriculture se sont raréfiés. Les prix ont flambé et les habitants sont contraints de manger des produits de synthèse produits par la multinationale Soylent.
Tout comme dans les autres films d’anticipation de cette époque : Fahrenheit 451, 2001 l’Odyssée de l’Espace, Orange mécanique etc., le scénario est très référencé l’angoisse d’un avenir menaçant (surpopulation et épuisement des ressources naturelles) pèse du début à la fin.
Bref, nous ne sommes pas dans un film et bien dans la vraie vie, l’avenir n’est peut-être pas si noir mais la similitude est bien là ; la recherche et l’avancée technologique permettant à l’humain de maîtriser un maximum de besoins vitaux.
La cuisine imprimée
On distingue sur le marché de l’impression 3D de nourriture deux acteurs majeurs : Natural Machine (avec son imprimante Foodini – dont on vous parlait il y a quelques mois) et 3D Systems (La ChefJet). Ces deux marques ont choisi de rendre accessible à tous la nourriture automatisée. On constatera cependant que les réalisations de 3D Systems sont plus précises et plus soignées.
La cuisine, déjà considérée comme un art pour certains, pourrait maintenant être « approchée » par tous, sous des angles nouveaux : création de volumes complexes et de couches géométriques.
Des fins diététiques et thérapeutiques ?
D’autres entreprises se sont également spécialisées dans ce secteur mais en intégrant des dimensions sanitaires et diététiques.
L’idée de la start-up Modern Meadow est de créer une imprimante permettant de produire par « bio-impréssion » des cellules de viande bovine pour créer une sorte de viande. Mais actuellement, recréer un steack haché coute la modique somme de 300 000 $… Ce n’est donc pas pour toute suite. L’ONG TNO imagine elle, d’imprimer de la nourriture personnalisée selon les besoins nutritionnels de chacun. Ces imprimantes pourraient donc également avoir des fins thérapeutiques.
Plutôt progrès technologique ou fin du plaisir humain, celui de la cuisine ?